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Le 9 février 2023, à l'issue d’un atelier régional organisé par la Coalition for Fisheries Transparency à Accra, au Ghana, des organisations de la société civile ont émis une déclaration alarmante sur l'impact négatif de la surpêche sur les droits humains en Afrique de l'Ouest. Ces organisations, préoccupées par la pression croissante sur les ressources halieutiques et les conditions de vie des populations locales, ont lancé un appel urgent aux États africains et à la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (CADHP) pour une intervention immédiate et effective.

L'Afrique de l'Ouest est riche en ressources marines, mais ces dernières sont gravement menacées par la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). Les accords de pêche internationaux manquent souvent de transparence, permettant à des flottes industrielles étrangères de concurrencer de manière déloyale les pêcheurs artisanaux locaux. Cette concurrence déséquilibrée épuise les stocks de poissons, provoquant une pénurie alimentaire et une hausse des prix qui affectent directement les communautés côtières.

La prolifération des usines de farine de poisson aggrave encore la situation. Ces usines ciblent des espèces déjà surexploitées, compromettant la subsistance des populations locales qui dépendent de ces poissons pour leur apport quotidien en protéines. Les conséquences sont dévastatrices : les droits à l'alimentation, à la santé et à un environnement sain sont en péril.

Un appel à l'action pour la transparence et la protection des droits

Les organisations signataires appellent à une série de mesures pour contrer ces menaces et promouvoir la durabilité des pratiques de pêche. Elles exhortent les États africains à adhérer à l'Initiative pour la Transparence des Pêches (FiTI) et à suivre ses lignes directrices pour rendre publiques et accessibles les informations sur la gestion de la pêche. Il est également essentiel d'assurer la transparence de toutes les activités ayant une influence sur l'environnement, notamment en publiant les études d'impact environnemental pour les entreprises du secteur de la pêche. Les accords de pêche et les listes des navires autorisés à pêcher dans les eaux nationales doivent être accessibles au public.

Pour lutter efficacement contre la pêche INN, les États doivent allouer des ressources suffisantes ou solliciter une aide internationale afin de disposer de personnel formé, de navires et d’outils de contrôle adéquats.

Rôle de la Commission Africaine

La déclaration appelle également la Commission Africaine à jouer un rôle proactif en adoptant une résolution visant à protéger les ressources marines et les droits humains associés. La Commission devrait intégrer le problème de la surpêche et son impact sur les droits humains dans l’évaluation des rapports des États membres et dans la surveillance de la situation des droits humains.

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